27/03/2008

Les lycéens débarquent

À 9h30, ceux qui se sont levés pour le documentaire "Iron Wall" sur le mur d'enceinte construit par Israël en Cisjordanie n'étaient pas forcément venus de leur plein gré. Dix-huit lycées ont envahi le palais de l'Europe, à l'initiative de leurs professeurs. Un peu plus de bruit que d'habitude dans la salle ; mais à la sortie, ils ont mis des bonnes notes.

Le sujet n'est pas évident, et son traitement encore moins: ce sont des Palestiniens de Cisjordanie qui ont filmé "Iron Wall", interviewé des Israéliens plutôt défavorables à la colonisation. Des Palestiniens qui ont montré les images-chocs des oliviers tronçonnés par l'armée pour construire le mur, en ceinturant un agriculteur qui perd son outil de travail.

Ont-ils vu un parti pris?

"Il y a des moments où on voit bien que les Israéliens sont les méchants, il y a des images violentes. On prend forcément parti.", raconte Marie, qui a mis 9/10 au film. "Ca reflète quand même la vérité", lui répond Adrien (il a mis 8/10). "Ah bon, tu y étais toi ? Tu la connais la vérité ?"

Il y a quand même consensus sur le côté didactique: pour Marie, "ça ne m'emballait pas tellement, j'y suis allée en ne connaissant rien au sujet. Ils ont bien retracé le processus: avant, pendant la colonisation, et la situation actuelle". "Ca retrace une histoire dont on n'a pas souvent parlé dans les médias", pense Adrien. "Ah bon, tu trouves? Mais non, on ne parle que de ça", répond Victor.

A 9h30, les élèves du lycée Yves-Kernanec, à Marcq-en-Barœul, près de Lille, sont donc bien réveillés, prêts à débattre sur Israël et la Palestine. Entre autres. Victor: "Sinon, on mange à quelle heure? Parce que j'ai bien envie de voir "La guerre sur la banquise" à 12h30". A chaque documentaire suffit sa peine.

Anne-Gaëlle Besse


Mercredi matin, d'autres élèves ont assisté à des projections, comme Anne, élève de terminale option cinéma. Elle a beaucoup aimé "Mémoires du 8 mai 1945" et "Colère de Chine".

Images Fanny Le Borgne et Nathalie Gros

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Je suis tout a fait pour ce genre d'expérience dans les lycées, mais il faudrait peut-être un peu plus discuter avec les enseignants pour voir si ils ont un réel but pédagogique derrière cette sortie au Figra ou si c'est juste pour être "tranquille" une journée. Lors de la diffusion du film des Clooney sur le Darfour il y avait dans la salle des gamins de 10 - 12 ans qui ne savent même pas où est le Darfour. Ils ont discuté entre eux durant toute la diffusion, sans se soucier de la gêne occasionnée, ils se sont même fait véritablement engueler par des spectateurs mécontents à la sortie. Quant aux accompagnants, on ne les a pas vu...
Il faut penser que des gens payent pour assister au festival, voir des reportages et n'apprécient pas d'être déranger par des jeunes qui sont là juste pour passer une journée hors de l'école et qui accordent peu d'importance aux sujets des documentaires.

Anonyme a dit…

Anonyme, bonjour.
Faites-vous seulement la distinction entre les lycéens qui bénéficient de ces "expériences dans les lycées" et "des gamins de 10-12 ans" (!) ? On peut légitimement se le demander... Ces "jeunes" qui vous gênent tant, ont eux aussi payé pour assister au festival - nous sommes bien entendu tous conscients que la bonne tenue est proportionnelle aux revenus…- et, loin des bribes spontanées recueillis par des journalistes, ces élèves ont des réflexions profondes qu'ils partagent avec leur entourage. Ils ont un regard critique sur le monde qui les entoure, et souhaitent en savoir toujours plus à son propos, dans l'espoir de le changer -en mieux, soyez-en assuré.
Quant aux "accompagnants", vous écrivez ne pas les avoir vu-s. Vous nous en voyez bien attristés : une rencontre vous aurait sans nul doute été salutaire. Votre commentaire témoigne non seulement d'une méconnaissance des "jeunes", mais plus encore, de la chance qui leur est donnée d'être initiés à la culture par des enseignants impliqués qui prennent à cœur leur projet pédagogique. Ils sont conscients du rayonnement apporté à leur établissement par certains d'entre eux et elles, et en particulier par Mme Leverbe, professeur de Sciences Economiques et Sociales au lycée Kernanec.
Nous parlons en connaissance de cause