Nadia Zaoui montre les femmes âgées, qui dix ans après la mort de celui qui les battaient, gardent encore la peur malgré elles. Elle montre les jeunes, qui vont à l’université et qui malgré cette liberté acquise doivent redevenir des femmes emmurées pendant les vacances d’été. Elle ose aller seule au marché du village, avec ses cousines, pour vérifier le regard et les obscénités des hommes à leurs oreilles.
Elle parle de son histoire, de sa révolte, enfant, de ses rêves qui la faisaient tenir. Et surtout, des traditions qu’elle garde encore en elle. Et des hommes, qui sont eux aussi prisonniers du qu’en-dira-t-on, qui gardent leurs femmes chez eux alors qu’elles ne le veulent pas.
C’est dur, triste, mais il y a un espoir : celles qui partent à l’université font peu à peu bouger les choses. La vétérinaire, qui doit porter les cheveux courts et renoncer sans doute à se marier, mais qui sait rire aux éclats. Des épouses qui découvrent d’autres modèles de vie en regardant la télévision.
C’est dur, triste, mais ça change notre vision du monde : elles ne sont pas voilées, ce n’est pas l’islam le coupable, celui qui a aidé Nadia à tenir pendant toutes ces années. C’est le poids de la tradition. Mais les femmes qui parlent devant la caméra se libèrent. Et Nadia a vérifié, aussi, que la révolte et l’envie de vivre pleinement sont toujours présentes, malgré tous les carcans.
Anne-Gaëlle Besse
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