Le festival touche à sa fin, bientôt les projecteurs s’éteindront sur les dernières images et nous attendrons impatiemment le verdict du jury. Les boulimiques se rabattront sur la vidéothèque dans l’espoir de voir un dernier sujet, mais on sent bien que ce soir, après le palmarès et la fête, la parenthèse va se refermer inéluctablement jusqu’à l’année prochaine.
Que pouvons-nous en retenir, là, tout de suite, à chaud ? Tout d’abord, bien sûr, ce que procure l’expérience unique d’un festival solidement calé sur son axe, celui de l’information qui révèle, donne à voir et à comprendre, sans concession ni vain calcul. Cela donne ce bombardement d’images intenses, ces grandes baffes dans la gueule à longueur de journées, cette accumulation de sujets d’indignation, d’horreur, de révolte et même de rage.
Chapeau donc au public de plus en plus nombreux qui participe, questionne, interpelle les réalisateurs. Ils sont là pour ça, manifestement ravis de ce contact avec « les gens » qu’ils ne voient jamais. Chapeau aussi aux jeunes lycéens et étudiants venus en très grand nombre et repartis bien vite, sans qu’on ait eu le temps hélas de partager l’expérience avec eux.
Pour en revenir aux reporters, aux réalisateurs, on voit bien que c’est pour eux une rare occasion d’être réunis, d’échanger, de discuter entre eux. Ce qui frappe aussi c’est qu’ils ont tous l’air grave et il y a de quoi : ils ne sont pas spécialement porteurs de bonnes nouvelles. Attention, ils ne sont pas sinistres ! Ils savent rire et se déchaînent parfois, un peu comme des internes dans une salle de garde. Mais ce sont avant tout des « lanceurs d’alerte », comme s’est définie elle-même Marie-Monique Robin à l’issue de la projection du « Monde selon Monsanto ». Ils nous racontent ce monde qui va mal, même si tout ne va pas mal dans le monde. Pour preuve, entre autres, le documentaire de Frédéric Soltan et Dominique Rabotteau, « Mumbaï, le rêve de la démesure », qui nous décrit magnifiquement une Inde affrontant sereinement l’immense défi de son développement.
Le plus frappant de ce vaste tour du monde, c’est l’extraordinaire humanité qui se dégage de l’ensemble des documents sélectionnés dans les différentes sections du Figra. Chaque reporter, chaque réalisateur, ou réalisatrice, nous raconte une histoire d’hommes et de femmes avec une proximité, un regard qui pourraient être les nôtres. C’est là tout leur talent de savoir nous faire partager, mine de rien, leur passion et leur curiosité.
Alain Bosc
29/03/2008
Lanceurs d’alerte
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