Dans le cadre des Docs en région, « Dossier Cassandre : les lanceurs d’alerte » fait écho au film en compétition « Du côté des anges ». Tous deux focalisent leur attention sur des citoyens qui prennent le risque de s’opposer à « plus forts qu’eux » pour faire triompher l’intérêt collectif face à un abus ou un danger majeur.
« Dossier Cassandre », réalisé par Nicolas Deprost, s’intéresse plus particulièrement à ceux, en France, dont le combat a été peu médiatisé et qui ont véritablement « vécu une aventure humaine ». Sans vouloir déterminer si leur lutte est justifiée ou non, le documentariste s’est attaché à expliquer la démarche de certains citoyens en s’efforçant de montrer qu’il ne s’agit pas de « simples illuminés ».
« Le sujet du film s’est imposé de lui-même à partir du dossier de l’amiante. » En effet, la plupart des scandales récents ont été révélés grâce à des individus qui osent « dire non ». C’est le cas de la présidente de l’association CLAIRE (Comité de lutte pour l’assainissement de l’air et de l’environnement), qui a alerté l’opinion à propos de la présence de dioxines autour de l’usine d’incinération d’Halluin (59). Le film nous présente également Dominique Stoppa-Lyonnet, scientifique au laboratoire Curie à Paris, qui s’est opposée au brevetage de tests censés déterminer la susceptibilité au cancer du sein.
La voix des lanceurs d’alerte est souvent couverte par celle des lobbyistes, qui disposent de meilleurs relais auprès des dirigeants nationaux et européens. Le problème souligné par ce documentaire réside dans le poids tout relatif des questions de santé publique face à celui des impératifs économiques.
Il serait donc nécessaire de soutenir ces lanceurs d’alerte, comme c’est le cas en Angleterre où une agence gouvernementale leur offre une protection juridique. La création d’une telle structure en France n’est pas à l’ordre du jour, peut-être parce que la dénonciation y est associée au souvenir de l’occupation allemande. Nicolas Sarkozy a même exprimé sa volonté d’interdire les enquêtes fiscales basées sur des dénonciations anonymes, qui constituent pourtant la majorité des redressements effectués en France.
Difficile alors de prendre la responsabilité de se dresser seul face à une injustice. Il s’agit de prendre conscience de l’importance de ces démarches citoyennes, d’autant que le réalisateur Nicolas Deprost a prévenu les spectateurs à la fin de la projection : « le combat de ces gens, ça peut tomber dans votre jardin demain ! »
Fanny Le Borgne
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
tres intiresno, merci
Enregistrer un commentaire