Le soleil se couche sur la presqu'île d'Ouelen dans le cercle arctique. Les lumières se rallument sur l'auditorium du Palais de l'Europe. Les enfants de l'école primaire Jean de la Fontaine (Le Touquet) viennent d'en prendre plein la vue. Le documentaire de Frédéric Tonolli, "Les Enfants de la baleine", les fait réagir. Tour à tour, ils s'adressent au réalisateur.
"Monsieur, comment êtes-vous devenu réalisateur ?"
"A la Gainsbourg, par hasard et pas rasé. Non, sérieusement, au début j'étais caméraman sur des tournages. Puis j'ai eu envie de réaliser mes propres films. Cela n'a pas été facile mais rien n'est impossible. Il faut provoquer la chance.
"Comment vous êtes-vous protégé du froid ?"
"En m'habillant chaudement ! Je me suis dit que si les Tchouktches arrivaient à supporter les -35°, moi aussi je pourrais le faire."
"Quels ont été vos meilleurs moments pendant le tournage ?"
"Les dîners le soir avec des amis, quand on est fatigués, qu'on mange, qu'on boit et qu'on va se coucher."
"Combien de temps avez-vous mis pour réaliser ce film ?"
"C'est toute une petite vie. Je ne compte plus le temps. C'est le quatrième film que je fais là-bas. La première fois, c'était en 1994. En tout, pour les "Enfants de la baleine" 1 et 2, j'ai passé quatorze mois avec les Tchouktches, et quatre mois à monter."
"Avez-vous déjà chassé le phoque ?"
"J'ai tenté de chasser la baleine, par respect pour les Tchouktches et parce que j'en mange. Je me suis complètement loupé. Sinon, je n'ai jamais chassé le phoque. Je n'aime que le foie de cet animal, parce que cela ressemble à du foie de veau… En fermant un peu les yeux !"
"Pourquoi vous êtes-vous intéressé à cette région ?"
"C'est un rêve de gosse dont je ne suis jamais revenu. Petit, je lisais Jack London et je rêvais d'être trappeur. Le déclic est arrivé quand un copain m'a invité à faire un film là-bas en 1994."
"Est-ce que vous allez faire un autre film ?"
"Je retourne sur la presqu'île d'Ouelen cet été pour Thalassa. J'ai aussi le projet de reprendre tous mes rushes afin de faire un film retraçant la vie des Tchouktches depuis 1994."
"Pourquoi ils s'appellent les "Tchoutch" ?"
"Les Tchouktches ! Ne t'inquiète pas, moi je les appelle les Atchoum quand ils m'énervent. Je ne sais pas. Entre eux, ils s'appellent les "Livaret", ce qui signifie les "vrais hommes".
Nathalie Gros
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