29/03/2008

Voir autrement

Georges Marque-Bouaret avoue qu’il a longtemps hésité à mettre « Malika, de la nuit à la vie » dans la compétition : mais le faire figurer dans la section « autrement vu » est un joli clin d’œil pour cette histoire d’une ingénieure devenue aveugle à 24 ans et qui, treize ans plus tard, monte sa propre entreprise de coaching. Bien sûr, c’est un autre regard sur le handicap : mais c’est surtout un message universel sur les épreuves qui rendent meilleur et plus fort.

« Finir ce festival par un tel message d’espoir, ça fait vraiment du bien ». La salle Molière 1 était particulièrement émue après la projection, et la première intervention du public au micro a été un grand merci pour la réalisatrice Mireille d’Allancé et son héroïne, Malika. Et puis les questions ont fusé sur leur rencontre, leur relation, la genèse du projet. Car les deux femmes sont amies et leur complicité apparaît dans toutes ces scènes du quotidien de Malika, qui a assisté à la projection. « C’est douze ans de ma vie en cinquante-deux minutes. Je trouve que Mireille a fait un travail extraordinaire ».

« Je fais toujours des sujets sur l’espoir », explique la réalisatrice. Elle a mis un an à construire le projet dans l’atelier d’écriture du CRAAV (centre régional de ressources audiovisuelles). «Quand vous vous attaquez à une personne, c’est comme une montagne avec de la végétation autour, on ne sait pas où se trouve la porte d’entrée. La vie nous a offert un fil conducteur : pendant qu’on écrivait, elle a mis en place ce projet de devenir coach. » Les rencontres avec les conseillers de la région Nord-Pas de Calais qui l’aident à monter l’entreprise rythment le film, et permettent ainsi de montrer ses nombreux amis, son habileté à se maquiller, sa foi et ses premières séances comme coach auprès de jeunes malvoyants. Aujourd’hui, elle a beaucoup de propositions pour faire des formations. Et l’immense sourire devant ce documentaire sur elle montre qu’on peut tout surmonter, même le handicap, même le monde de l’entreprise.

Anne-Gaëlle Besse

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