29/03/2008

La cité des "Nettoyeurs"

Une couche d'immondices accueille chaque matin Mourad, chargé du nettoyage pour le bâtiment H de la cité Kalliste à Marseille. Au pied de cette barre, on trouve tout ce dont les habitants ne veulent plus : déchets alimentaires, emballages, mais aussi électroménager ou matelas. Mais ces détritus n'y sont pas déposés, ils sont jetés depuis les fenêtres, au risque parfois de blesser les "nettoyeurs".

Il s'agit des employés d'une petite entreprise, dirigée par Didier Bonnet, qui a décidé de déclarer la guerre à la saleté dans les cités de Marseille : "La priorité absolue est de nettoyer. Cette tâche, anodine ailleurs, relève ici de l'exploit, voire de l'héroïsme." En effet, "il faut de la patience et du courage" pour recommencer chaque matin à ramasser ce qui s'est accumulé depuis la veille, et pour tenter de sensibiliser la population à une attitude plus citoyenne. Et il y a urgence : les rats pullulent et la teigne a refait son apparition. Les conditions de vie dans cette barre déshéritée expliquent, sans l'excuser, un tel laisser-aller : du courage est également nécessaire pour descendre sa poubelle du dixième étage quand il n'y a pas d'ascenseur pour remonter. Le bâtiment est en copropriété privée, c'est donc par des initiatives personnelles que la situation peut s'améliorer.

Le réalisateur Jean-Michel Papazian s'est attaché à suivre ces "héros de western solitaires" dont l'abnégation sort de l'ordinaire. Les "nettoyeurs" sont des gens du quartier, motivés grâce à la reconnaissance de leur travail par leur chef. Il est rare en effet d'entendre un employé dire "mon patron, il m'aime". Mourad garde le moral malgré sa tâche ingrate, mais il prévient les jeunes de son entourage : "Allez à l'école si vous ne voulez pas vous retrouver dans la merde comme moi." Avec ses personnages si attachants, le film est très vivant, et optimiste malgré tout. D'ailleurs après une réunion des habitants, les détritus ne s'accumulent plus autant. Les "nettoyeurs" ont réussi leur mission : le putride "tonneau des Danaïdes" s'est tari.

Fanny Le Borgne

1 commentaire:

Anonyme a dit…

travail très moyen, à améliorer ,où est l'interview de Patriiiiiiiiiick? Où sont les paparazzis...Je cherche encore sur la photo le saucisson et le réglisse (signature de l'artiste). Mais non, on blague c t les cousines en direct du sud!!! A vous les studios! en espérant que personne à part toi (surtout ton maître de stage ou de projet) ne lise ce message sinon dsl... Biz les couz